blockchain

Blockchain – définition

À l’aube d’une économie affranchie des institutions bancaires classiques, tout le monde peut s’intéresser à la blockchain. Les monnaies virtuelles qui pullulent de partout sur Internet reposent essentiellement sur cette technologie 100 % digitale assez complexe. Si vous entendez souvent parler de ce terme sans en saisir les tenants et aboutissants, les prochaines lignes vont vous éclairer avec des mots simples et le moins de néologismes possible !

Vous avez dit blockchain ?

Concept apparu il y a une quinzaine d’années, la blockchain est une technologie permettant de stocker, puis de partager des informations de manière sécurisée et transparente. À la différence du modèle monétaire traditionnel régi par la Banque de France, cette chaîne de blocs ne dépend pas d’un organe de contrôle central. Concrètement, c’est une base de données non modifiable retraçant l’historique des échanges entre tous les utilisateurs d’une cryptomonnaie.

La blockchain est créée pour enregistrer les transferts d’actifs, dont les échanges d’argents et les titres. Ces derniers sont rassemblés dans des blocs d’informations vérifiables par tous les membres d’un réseau. Cette technologie permet de dresser une traçabilité des transactions dans un système économique indépendant. L’exécution de contrats intelligents entre également dans ce mécanisme.

Un système des valeurs sans organe central

Son architecture décentralisée caractérise la blockchain. Contrairement aux banques, les monnaies propres à Internet basées sur la blockchain n’ont pas de serveurs regroupés dans un seul bâtiment. Elles doivent leur existence à la validation des utilisateurs qui les reconnaissent. Cette base de données distribuée est accessible à l’ensemble des usagers et des mineurs. Au cœur de cet écosystème, la cryptographie empêche de revenir en arrière sur les confirmations déjà effectuées.

Inventée dans la seconde moitié des années 2000, la blockchain a permis de lancer le Bitcoin. D’ailleurs, cette technologie est créée par les initiateurs de cette toute première monnaie virtuelle. Les usagers peuvent ainsi réaliser des échanges sans recourir aux banques et aux valeurs pécuniaires standards. Seulement, les opérations nécessitent le travail des mineurs. Ces utilisateurs au statut particulier ont pour rôle de vérifier les transactions entre les personnes qui s’échangent des actifs.

Minage, validation et jetons non fongibles

Professionnels de la blockchain, les mineurs disposent de matériel informatique suffisamment puissant pour analyser les transactions entre les membres d’un réseau d’utilisateurs d’une cryptomonnaie. Ils remontent les informations pour authentifier les échanges. Ces personnes emploient des algorithmes spécifiques dédiés au minage. Elles sont rémunérées en Bitcoin. Le travail fourni donne encore davantage de crédibilité à la monnaie virtuelle.

Alors que les argents classiques reposent sur le pétrole ou les actions de société, ceux d’Internet s’appuient sur des valeurs alternatives telles que les NFT. Les jetons non fongibles (Non Fongible Token) désignent des images numériques uniques appartenant à son propriétaire. Cette personne détient même un certificat d’authenticité infalsifiable, comme pour certains tableaux de maîtres. Les NFT s’échangent contre des monnaies virtuelles et se considèrent tous comme des actifs.

Les NFT changent la donne

En ce moment, les jetons non fongibles s’échangent principalement contre l’Ethereum. Cette monnaie virtuelle tient un rôle majeur dans l’économie numérique après une défaillance du Bitcoin. Il ne s’agit pas uniquement d’un mécanisme parallèle. La blockhain et les NFT font aussi de véritables millionnaires en dollars. C’est le cas de l’artiste Mike Winkelmann aka Beeple qui vend un œuvre 100 % crée sur ordinateur à un prix dépassant l’imagination.

Beeple a vendu une photo numérique baptisée « Everyday: the first five thousand days » à plus de 69 millions de dollars. Cette transaction a eu lieu dans la respectueuse maison des enchères Christie’s, à New York. Le NFT en question est téléchargeable à souhait sur Internet, mais seule la personne qui en a avait l’acquisition de manière très officielle peut se vanter d’en être la véritable propriétaire. De toutes les manières, la collection de NFT est une filière économique à part pesant quelques millions de dollars.

Une cryptomonnaie à la valeur très volatile

La blockchain a été inventée en même temps que le Bitcoin. Leur mystérieux créateur répondant au nom de Satoshi Nakamoto a imaginé un protocole de paiement encrypté. La cryptomonnaie est née et devient accessible à tous dès 2008. Le Bitcoin se gère avec un portefeuille virtuel et permet d’acheter certains biens et services proposés en ligne, surtout sur le darkweb. Il est aussi possible de l’échanger contre des devises.

Cela dit, l’engouement du grand public pour le Bitcoin a rapidement mis le système à l’épreuve. Visée par les spéculateurs, la cryptomonnaie a pris de la valeur de manière incontrôlable avant une chute vertigineuse. Le cours reste tout simplement imprévisible. En France, l’entreprise Paymium permet d’échanger des Bitcoins contre des euros. La volatilité de cette monnaie basée sur la blockchain est telle qu’il peut gagner et perdre 20 % de sa valeur du jour au lendemain.

Quelques limites du système monétaire digital

Au début, la blockchain a été pensée pour apporter de l’authenticité au Bitcoin. Seulement, le système montre à plusieurs reprises ses lacunes. En 2017, l’engouement général pour la cryptomonnaie lui a permis de gagner 1000 % de sa valeur. L’AMF ou Autorité des marchés financiers a dû mettre en garde les investisseurs sur la volatilité des cryptomonnaies. Pour sa part, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution ou ACPR avertit le public sur les dangers du Bitcoin.

La volatilité de la valeur du Bitcoin le conduit à une exclusion des marchés réglementés. En dépit de la maturation des technologies de blockchain, les investisseurs ne disposent d’aucune garantie. Les régulateurs ont attiré l’attention des épargnants, mais certains pays ont franchi le cap de la reconnaissance officiel. Au Japon, le Bitcoin est devenu un moyen de paiement légal depuis le 1er avril 2017. En novembre de la même année, la cryptomonnaie pèse l’équivalent de 191 milliards de dollars.

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L’Ethereum apporte quelques améliorations

Ethereum and Ethereum classic (ETC) coins

Cryptomonnaie inventée en 2014, l’Ethereum a surpassé tous les autres en termes de popularité. Au premier trimestre de 2003, 1 Ether est valorisé à 2 300 € contre 33 000 € pour 1 Bitcoin. Ce dernier est cantonné aux paiements, alors que l’Ethereum propose nettement plus. Sa blockchain centrée sur le « smart contract » exécute automatiquement les actions validées par les parties prenantes. Ces contrats intelligents ont suscité l’intérêt des banques. Les assurances et les juristes se sont aussi penchés sur ce mécanisme.

Avec l’Ethereum, les transferts de propriété se font de façon sécurisée avec un versement d’une compensation pour les vérificateurs. La compagnie Axa a été la première à proposer une couverture pour la blockchain. Dès septembre 2017, avec l’aide de la start-up Utocat, elle a mis en place un système de dédommagement en Ether pour les retards de vol. Le remboursement du bien d’avion s’effectue automatiquement une fois que le non respect de l’horaire a été vérifié par la spécialiste des blockchains.

Vers une reconnaissance générale

En dépit d’une certaine réticence envers les cryptomonnaies, les banques commencent à accorder leur confiance à la blockchain Ethereum. Les institutions financières cherchent même à développer des projets à partir de cette technologie. Les grandes entreprises telles que Boeing se sont aussi intéressées au système d’enregistrement et d’authentification. L’avionneur américain a déposé un brevet sur une blockchain créée pour renforcer la fiabilité des GPS de ses appareils.

La demande de brevet de Boeing a été déposée fin 2021. Le constructeur veut être l’unique détenteur d’un GPS embarqué de secours. Cette technologie vise à écarter toute tentative d’usurpation de localisation par piratage informatique. Dès 2020, le géant de l’aéronautique a conclu un contrat avec Honeywell. L’accord d’une valeur d’un milliard de dollars. Concrètement, les informaticiens vont assurer l’authenticité des pièces constituant les appareils par le principe de la blockchain.

Une question de traçabilité avant tout

La blockchain permet de suivre la traçabilité d’un bien ou service échangé entre internautes. Quelques applications sortant du cadre des cryptomonnaies sont actuellement déjà opérationnelles. Il y a notamment celle qui aide à reconnaître le parcours des denrées alimentaires. Carrefour fait figure de pionnier dans ce domaine en lançant un QR code qui donne tous les détails sur les produits proposés en rayon. Ce système concerne essentiellement les viandes pour lesquelles les consommateurs sont exigeants.

La blockchain intéresse aussi le monde des jeux vidéo. Les tokens (jetons) permettent aux gamers d’acheter ou des vendre des armes ou des équipements dans leur divertissement favori. Les échanges s’effectuent sans l’intervention de l’éditeur. Dans un tout autre secteur, les systèmes de vérification couche par couche séduisent les traders. Sur le marché de la publicité, les annonceurs ont aussi manifesté leur intérêt.

Système ouvert ou fermé

Une blockchain peut être privée ou publique. La première est réservée à un cercle restreint tandis que la seconde est consultable par tout le monde. Ce qui signifie qu’un internaute effectuant une transaction peut vérifier si elle est bien inscrite dans le registre infalsifiable des passations de valeur. Cette personne peut aussi connaître en détail les règles régissant cette blockchain. Ce principe s’applique pour les plateformes Bitcoin et Ethereum.

Pour les blockchains privées, le protocole peut être modifié selon la volonté d’une minorité. La consultation reste souvent ouverte à tout venant, mais il y a parfois des autorisations à obtenir pour les inscriptions. Bref, ces systèmes fermés sont la plupart du temps expérimentaux ou réservés à l’usage interne d’une entreprise. Une variante dite blockchain permissionned existe. C’est le cas du projet Rippe. La start-up derrière ce nom choisit elle-même les transactions à valider sur son propre réseau.

Blockchains de consortium kesako ?

Une blockchain de consortium est détenue par plusieurs acteurs mandatés du pouvoir de décision. Une simple majorité peut apporter des changements ou des modifications, mais l’unanimité n’est pas requise. Ce sont parfois les institutions financières qui optent pour cette organisation semi-souple. Dans la plupart des statuts, il faut au moins 8 entités pour trancher sur le sort d’une blockchain. C’est différent d’un système privé où les approbations sont prises par des participants triés sur le volet.

La blockchain de consortium est un modèle hybride apprécié par les professionnels du secteur financier. Il correspond surtout aux environnements réglementés. L’identité des participants est bien connue. L’exemple le plus cité est la R3. Ce rassemblement regroupe 100 institutions bancaires incluant BNP Paribas. Dès mai 2017, R3 a pesé 107 millions d’euros.

Que dit la loi française sur la blockchain ?

La définition légale de la blockchain est celle de la création de titre et de bons de caisse. Une ordonnance datée d’avril 2017 stipule qu’une entreprise peut obtenir une contrepartie pour un prêt accordé à un bénéficiaire à partir d’une plateforme de financement participatif (crowdfunding). L’article L 223-12 du code monétaire désigne la blockchain comme un dispositif d’enregistrement électronique destiné à l’authentification. Les titres spécifiques pourront y être échangés sous forme de minibons.

Un Conseil des ministres de décembre 2017 a abouti à une ordonnance autorisant le transfert de propriétés et titres financiers via la blockchain. Le ministre de l’Économie de l’époque explique que ce système innovant sera plus rapide et moins cher que les autres en plus d’être transparent et sécurisé. Enfin, l’Union européenne dispose d’un observatoire dédié à cette technologie. Avec la participation de la start-up studio ConsenSys, la Commission prépare les directives concernant les actifs en cryptomonnaies. Des procédures d’autorisation à l’échelle continentale sont en bonne voie.

Yohann G.