Bardeen AI founders, Artem Harutyunyan and Pascal Weinberger

Dropbox et Hubspot investissent stratégiquement dans Bardeen, une jeune entreprise spécialisée dans l’intelligence artificielle.

Il n’y a pas une journée sans que les employés à travers le globe ne s’épuisent en exécutant des missions à la fois éprouvantes et répétitives. Qu’il s’agisse de transformer des fichiers en format PDF, de les transférer sur un disque dur, de les récupérer dans une base de données ou encore de les expédier par email à différentes équipes, les tâches ne manquent pas. UiPath a certes joué un rôle pionnier dans l’automatisation de ce style de procédés répétitifs, mais d’autres start-ups concurrentes se mobilisent également sur le marché. Parmi ces dernières, des noms comme Signavio ou Servicetrace sont à citer. Une autre start-up, Bardeen, se fait également connaître grâce à un service qui se charge d’automatiser ce type de travail répétitif. Cette innovation est le fruit d’une levée de fonds récente.

Intégralement conçue par Bardeen, cette plateforme a recours à une interface en langage naturel pour mettre en pratique cette automatisation du travail répétitif. Suite au dernier tour de table, la start-up a réussi à obtenir la rondelette somme de 3 millions de dollars. Grâce à ce nouveau financement, le montant total des fonds levés par Bardeen s’élève à 22 millions de dollars. Une autre condition favorable à l’émergence de la plateforme est le soutien des investisseurs. Les deux grands noms qui ont participé à la levée de fonds, à savoir Dropbox et HubSpot, y contribueront. Ces deux investisseurs ont choisi de devenir partenaires stratégiques dans la start-up via leurs branches d’investissement en capital-risque (Dropbox Ventures et HubSpot Ventures), et ils participeront également à la distribution de la technologie de Bardeen. La date de lancement de cette dernière a été fixée pour ce jeudi.

Imaginons un instant une version plus sophistiquée de Zapier, et nous obtiendrons une idée approximative de ce que Bardeen propose. Conçue davantage comme un outil facilitant le quotidien d’une personne moyenne dans une entreprise que comme un logiciel destiné aux services informatiques, la plateforme mise au point par Bardeen a su démontrer sa simplicité en matière d’automatisation de flux de travail complexes lors d’une présentation sur E.S News.

La plateforme Bardeen se distingue par sa polyvalence. En témoigne sa faculté à copier-coller du texte depuis un document vers un autre, à rechercher des informations connexes sur Internet et à regrouper toutes ces données pour les inserer dans un email à envoyer. De plus, d’après les informations fournies par la start-up, plus de 300 000 utilisateurs et plus de 1 000 clients payants utilisent déjà leur service. Parmi ces derniers, on retrouve Deel, Miro, Kearney, WPP et 10Web.

Bardeen, un projet né en 2020 sous l’impulsion d’Artem Harutyunyan et Pascal Weinberger, se caractérise par ses agents qui se comportent comme une extension de navigateur et qui ajustent leur comportement en fonction du contexte. Après avoir reçu les instructions de l’utilisateur, ces agents réalisent une étape de « planification », ce qui, de l’avis même de Bardeen, contribue grandement à la fonctionnalité de répétabilité de la plateforme. La fonctionnalité de répétabilité joue un rôle capital pour une plateforme IA . En effet, si cette dernière n’est pas en mesure de fournir une même réponse de manière constante, cela peut porter préjudice à n’importe quel produit dans le monde des affaires.

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« Le problème avec les autres solutions d’IA est qu’elles ne peuvent tout simplement pas assurer la répétabilité. Si vous lui confiez la même tâche à répéter, elle produira deux résultats différents. C’est en quelque sorte la nature de ces modèles de langage, mais cette imprévisibilité rend leur utilisation assez difficile pour des applications commerciales réelles », précise le PDG de Bardeen, Pascal Weinberger, pour expliquer la singularité de sa plateforme.

La méthode adoptée par Bardeen repose donc sur l’insertion d’instructions comme les prises de note lors des réunions, leur conversion en PDF et l’envoi du fichier à chaque personne concernée. Cette suite d’actions est effectuée par le biais d’un modèle de langage et c’est de là que provient la spécificité de la plateforme. En quelque sorte, il y a une étape de planification. Donc, le modèle comprend qu’il doit aller dans le calendrier et extraire l’événement du calendrier, sortir les adresses e-mail, créer un PDF, etc. Il est capable de réaliser ces missions et ensuite, je peux simplement dire, par exemple, « Envoyer également un PDF à Pascal sur Slack ». Une fois que le modèle a établi un plan, il s’y tient et le processus devient une compétence acquise. Pour le PDG de Bardeen : « Tout le monde peut créer une automatisation comme celle-ci. »

Quant à la question sur les LLM utilisés par la plateforme, la réponse de Pascal Weinberger est celle-ci : « Ils utilisent Gemini pour traduire les questions et les modèles OpenAI GPT pour des « exercices d’automatisation spécifiques ». Chaque semaine, un nouveau modèle fait son apparition et nous disposons d’un point de référence pour voir dans quelles tâches un modèle est le plus performant. »

Bardeen semble actuellement en excellente position pour prendre de l’avance sur des poids lourds comme Zapier, UIPath et d’autres qui rivalisent entre eux pour garder le cap.

Yohann G.